Par Léonard Durand.
L’énergie des Lucioles. Le titre est beau, déjà. C’est un livre compact. L’objectif de ce texte est simple : atteindre la prise de conscience. La nature souffre mais personne ne l’entend crier. Les gens détournent les yeux, remettent à plus tard. Seulement ça va mal. Il est temps de se mobiliser pour que les choses changent. Les générations précédentes ont négligé pendant longtemps les problèmes environnementaux, c’est à nous maintenant d’assumer et de redresser la barre. Ce n’est pas nouveau tout le monde le dit. Greta Thunberg, Léonard Di Caprio, Javier Bardem, Marion Cotillard, Yann Arthus-Bertrand, Nicolas Hulot, Angelina Jolie etc ont depuis longtemps tiré les signaux d’alarmes et font de leur mieux pour mobiliser de sorte à changer la situation. Cela devient urgent que tout le monde fasse pareil, quelque soit l’échelle pour que les lignes bougent. Pays, régions, villes, individus peuvent contribuer à changer la donne. Il suffit juste de le vouloir. L’Energie des Lucioles nous rappelle que les enjeux climatiques sont un défi mais aussi que nous avons tous un rôle à jouer pour y remédier. C’est un livre plein d’espoirs qui donne envie de se rassembler et de s’y mettre.
Dans le livre de Clémence Mathieu, on suit une remise en question des aménagements urbains et ruraux qui sont en réalité d’abord pensés pour assurer une rentabilité économique ou énergétique sans voir le bien être des habitants ou l’impact que cela peut avoir. C’est ce qu’on apprend dans l’Énergie des Lucioles. Experte dans ce domaine, parce que paysagiste, Clémence Mathieu décrypte des expressions qu’il y a dans toutes les bouches. La transition énergétique par exemple, tout le monde en parle mais qui sait ce que c’est au juste ? Pas grand monde…ou alors pas précisément. L’occasion de mettre des mots sur les maux du monde. L’auteure le fait avec beaucoup de délicatesse. La disposition des définitions en fait presque des poésies. Un trait qui dépoussière les essais sur ce type de sujet un peu tendance car il faut bien garder en tête que le nombre de livres surfant sur ce thème est en hausse (dernièrement par exemple : On peut sauver la planète si…, The House We Live In – Penser le monde de demain, L’humanité en péril- Virons de bord, toute ! etc ) et donne même de nouvelles disciplines comme l’écopoétique.
J’avoue, au tout début en feuilletant les pages que j’ai eu un peu peur de ce que j’aurais pu y trouver (car tout de suite le titre appelait pour moi Didi-Huberman et sa Survivance des lucioles qui viennent par petites touches) mais je n’aurais pas dû. Car, c’est un livre tout à fait abordable. Il faut juste se laisser entraîner. Il est écrit dans un style concis et poétique. En plus du début jusqu’à la fin Clémence Mathieu sait comment nous guider et conserver notre attention. La lecture est agréable. Un petit peu poussée parfois mais à petites doses. On s’y sent bien. On part direct avec l’auteure à Aramon, dans l’Orne, à Bugey, où à partir de ces trois lieux, Clémence Mathieu imagine deux réalités potentielles : ce qu’il pourrait arriver de pire et ce qui pourrait arriver de meilleur dans ces endroits. Ces projections dans la fiction (un peu comme des études de cas) sont un plus pour ce livre a mi chemin entre l’essai pur et la science-fiction.

Au delà du texte il y a les illustrations. Elles créent de l’espace et de la douceur autour des arguments.
Il faut soigner la nature par la nature. Faire passer le bien être et l’humain avant le profit. C’est ce que nous dit Clémence Mathieu et elle a bien raison. Agir pour notre planète est possible, il y a même urgence à le faire. Pour ça il suffit de s’en donner les moyens. Les éditions des Véliplanchistes sont les premières à montrer l’exemple pour l’achat de chaque livre, elles reversent 1€ à l’association Reforestaction. De quoi inspirer à l’engagement.
En résumé, L’énergie des Lucioles, c’est une lecture qu’on adore dont on ne sort pas indemne, c’est tant mieux.

- Éditions des Véliplanchistes
- Repenser la transition énergétique par le paysage
- Édition limitée
- Collection Entrelacement
- 80 pages
- ISBN : 978-2-492550-01-0