Par Jérémy Semet
Les gens qui fuient
Fuient même à leur ombre
Pour les gens qui fuient
La plomberie est un vrai casse-tête
Les gens qui fuient
Battent des records de vitesse
Devant le plus petit conflit
Les gens qui fuient
Se sentent à l’abri
Dans un trou de souris
Pour les gens qui fuient
Croiser un arroseur automatique
Porte malheur
Les gens qui fuient
Sont très fort à cache-cache
Les gens qui fuient
Ne tiennent pas en place
Alors ils adorent parcourir le monde
Les gens qui fuient
Trouvent refuge
Dans la moindre faille
Et y demeurent parfois très longtemps
Les gens qui fuient
Envient les yétis
Les gens qui fuient
Arrivent à se fondre dans la foule
Les gens qui fuient
S’en vont avec le vacarme
Des bruits de couloir
Les gens qui fuient
S’effraient d’un raclement de gorge,
D’un éternuement
Les gens qui fuient
Évitent de se croiser dans un miroir
Les gens qui fuient
Ont plus d’obstacles à affronter
Mais ils préfèrent les éviter
De peur d’échouer
Les gens qui fuient
Vous tiennent fort par la main
Les gens qui fuient
Aiment pourtant
La compagnie
Une contribution de Jérémy Semet | Jérémy Semet s’est d’abord illustré comme auteur d’albums jeunesse (La réception du Roiseau, La porte des pluies, La maison en T, etc…) avant d’écrire de la poésie. Certains de ses poèmes ont été publiés dans plusieurs revues comme « Traction-Brabant« , « Traversées« , « L’air de rien » et dernièrement « Hélas« . Féru de la prose de Thomas Vinau, il pose volontiers sa plume sur les petites choses du quotidien.